Cachez cette dimanchite que je ne saurais voir!

Qui n'a jamais eu ce sentiment diffus, indéfinissable un dimanche sur le coup de 17h-18h? Cette impression de tristesse sans raison apparente, se traduisant par un spleen, voire une irritabilité envers ses proches? Il s'agit d'une dimanchite et c'est assez courant.

Quand arrive le dimanche soir, 50 % des Français ont le blues et passent une mauvaise nuit en songeant à la reprise du lendemain (Etude Monster 2008). On se rassurera comme on peut en se disant que c'est pire aux États-Unis ou en Grande-Bretagne où 70 % des salariés dorment mal le dimanche soir...

Oui mais... Pourquoi?

Le mal-être au travail a pris de l'ampleur. Cela ce traduit par un stress plus ou moins intense en fonction des contextes. Crise économique, peur de perdre son emploi, course à la productivité poussent chacun à se surpasser pour essayer de conserver son poste avec les risques de burn-out à la clé. De plus, les modes de management censés "responsabiliser" les salariés, les confrontent aussi à une liberté parfois déroutante. Loin du taylorisme répétitif et ennuyeux, cet excès de liberté accordée et de créativité exigée, l'obligent à assumer seul des responsabilités qui deviennent vite écrasantes. La réussite n'est pas valorisée, elle est considérée comme normale, mais en cas d'échec le salarié se retrouve d'emblée responsable puisqu'on lui a laissé le choix dans son organisation de travail et ses décisions.

Et c'est grave docteur?

Les symptômes englobent : une impression de surcharge, des angoisses et insomnies, des idées noires, une fatigue chronique, de la culpabilité, des difficultés de concentration, une émotivité à fleur de peau. Sur le plan physique: mal de dos, ulcère, troubles cardiovasculaires, palpitations. A l'extrême, le stress aïgu peut engendrer des dépressions et mener au suicide.

Ah oui quand même... Mais que faire?

Si la situation est vraiment très problématique (dans des cas de surmenage, harcèlement , par exemple, contexte social très tendu en interne) n'hésitez pas à faire appel à un professionnel de la relation d'aide pour échanger (médecin traitant, psychiatre, psychologue,...) afin de prendre en main le problème avant qu'il ne devienne trop envahissant et de vous faire accompagner vers un mieux-être. Ne pas rester seul, s'entourer d'amis pour vous soutenir et vous conseiller.

Dans tous les cas, prenez du recul, et prenez soin de vous, le travail n'est pas tout! Méditez, faites du yoga ! Ou une activité que vous aviez peut être laissé tomber et qui vous tient à coeur (sport, art, écriture). En entreprise on peut aussi demander une formation en communication/gestion des conflits, ou de gestion du temps. Ces formations sont courantes car l'entreprise connaît aussi le coût du burn out. Elles aident en général à identifier les points bloquants et à prendre du recul.

Et la dimanchite dans tout ça?

Instaurez un rituel bien-être à l'heure ou vous savez que la dimanchite va pointer le bout de son nez. Ça peut être un cinéma entre amis, une sortie en famille, lire un livre divertissant ou un spa entre copines. Sans sortir de chez soi, on peut aussi tenter un bain moussant aux huiles essentielles. Vous pouvez aussi demander à un proche de vous masser notamment les cervicales et/ou les lombaires, sièges de tension en cas de stress. Si personne ne se dévoue, pratiquer l'automassage. Ces rituels vous permettront de détourner votre attention de la journée du lendemain et de la semaine qui vous attend tout en prenant plaisir à une activité. Vous aurez la bonne impression de ne pas avoir passé votre dimanche à ne rien faire, puisque vous vous serez fait plaisir!

Et en ce qui concerne le lundi, prévoir quelque chose de sympa le lundi soir vous permettra de vous projeter positivement dans la journée du lendemain avec en fin de journée une sorte de "récompense".

Et bien sûr n'oubliez jamais de vivre pleinement l'instant présent. Le dimanche c'est le dimanche, et lundi ce n'est que le lendemain. Chaque chose en son temps.

Et vous ça vous arrive? Quels sont vos trucs à vous pour vaincre la dimanchite?

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