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Silence! On médite 2! ...La suite

  • Soul Cocoon
  • 3 mai 2017
  • 6 min de lecture


Le thème était "la fabrication du moi" et nous avons beaucoup parlé des "Five hindrances", qui sont en fait les 5 obstacles qui surviennent souvent dans la pratique de la méditation et nous empêchent d'avancer. Ceux-ci contribuent à cette fabrication du moi.


Les 5 obstacles sont :

  • le désir sensuel (kāmacchanda)

  • la colère ou malveillance (vyāpāda)

  • la torpeur (thīna-middha)

  • l'agitation (uddhacca-kukkucca)

  • le doute (vicikicchā)

Nous avons principalement utilisé 2 techniques de méditation : assise et marchée, qui duraient à chaque fois environ 45 minutes.

Méditation assise :


Confortablement installé en tailleur, assis sur un coussin ou sur sa chaise, on écoute les consignes du maître qui nous invite à fermer les yeux, et se concentrer sur notre souffle. Puis on s'intéresse à notre "météo intérieure". C'est un exercice intéressant à faire à tout moment d'une journée normale. On se demande comment on se sent à cet instant précis. On essaye de trouver "la teinte" dominante. Est ce qu'on ressent un grand ciel bleu sans nuages ou alors la pluie en continu. Ou alors c'est plus confus, brouillard? Nuages? Et on observe, sans se juger. Et on investigue pour comprendre les raisons de cet état. Il est intéressant de voir si ces états trouvent leurs racines dans l'un ou l'autre des 5 obstacles mentaux. Ensuite on se concentre sur sa respiration. On accueille les pensées quand elles surviennent, idem, on les observe dans leur contenu, leur tonalité. En évitant ainsi de s'identifier à elles, on prend un recul qui nous permet de conserver un équilibre émotionnel et de retourner tranquillement à l'état de méditation. On termine par une météo et on observe si notre état est différent du début de la méditation et on enchaîne sur la méditation marchée.


Méditation marchée :

Un grand parc boisé était à notre disposition à l'extérieur du prieuré afin de procéder à notre méditation marchée. L'idée étant que chaque pas est nouveau, on y prête donc toute notre attention: de la pose du pied sur le sol, le déroulement de la voûte plantaire, jusqu'au moment où l'autre pied prend le relais et où le premier pied quitte le sol, etc... Naturellement, le pas se fait de plus en plus lent. Et vu de l'extérieur, surtout avant le lever du soleil, le parc semblait peuplé de zombies silencieux. Le chemin n'ayant aucune importance dans l'exercice, on nous recommande de prendre un segment d'une 10 aine de mètres et de faire des aller retours. Là aussi les pensées surviennent. Personnellement, j'avais beaucoup plus de pensées en marchant qu'en étant assise. A la fin de mes méditations je ressentais tellement le sol c'est comme si je marchais pieds nus (alors que je portais des running avec un sacré amorti pourtant.


L'évolution des sensations


C'est le jour 1: , je ne compte pas le mercredi soir ici, mais le premier jour "entier" à savoir le jeudi. J'étais assez fière de moi, je me disais "j'arrive super bien à me concentrer sur la sensation, je suis trop une star en méditation", etc... (en gros). Que ce soit assise ou en marchant. En fait j'avais beaucoup de fatigue accumulée dans mon corps et je ressentais beaucoup de douleurs surtout dans le dos. Donc il était assez facile de se concentrer sur ces zones du corps et de ne penser qu'à ça. D'où assez peu de pensées à proprement parler. Je me suis dit : "Ca va être hyper simple en fait".

Les repas également se prenaient en silence. Et là c'était moins simple. Déjà parce que j'aime pas trop attendre quand j'ai faim et là, il fallait respecter les horaires, attendre que le vénérable se soit servi et ait quitté la pièce. D'autre part, parce que manger à plusieurs pour moi signifie échange, partage. et là, on n'avait pas le droit! L'expérience de manger en pleine conscience est particulière. On a d'ordinaire peur d'être jugé en mangeant. Avoir un bout de salade coincé entre les dents, faire trop de bruit en mâchant, en buvant. Alors imaginez en silence! Tout le monde vous entend mastiquer! Et puis il y a l'impatience. On a terminé son assiette, mais on ne veut pas être le premier à lorgner sur le plat suivant. Bref, vous lavez compris, les repas ont été un supplice pour moi! Sauf dans le contenu. Tous les plats étaient végétariens. Et la variété était au rendez ous. Je citerai pêle-mêle le gratin de courgettes risotto. Le gratin de fenouil et la salade de lentilles. Le gratin de potimaron (oui on a été gratifiés de gratins). et les pommes de terre sautées. Le couscous végétarien... En entrée des salades variées ou du pamplemousse. Et en dessert yaourts ou fruits. Arrivée au soir après la dernière méditation, les questions réponses qui fusaient je dois dire. Nous étions censés terminer à 21h, on a rarement terminé avant 21h30 voire 22h. Rincée mais heureuse!


Jour 2 : les idées négatives


Et là ce fut une autre affaire. Mon corps plus reposé, je me suis mise à l'écoute des sensations, mais là, ce sont tout un tas de pensées, de ruminations, de choses du passé, plutôt désagréables qui se sont succédé, et qu'il a fallu analyser, trier, non sans peine. J'avoue ça m'a découragé, surtout le contraste avec la veille... C'était difficile. Face à son moi profond, ses contradictions, et la certitude s'il en fallait une, que mon égo était bien plus coriace que je ne croyais... L'éveil n'est pas pour tout de suite... Sans difficulté je relais tout cela à l'un des obstatcles à savoir la colère mais aussi l'agitation et le doute. Je prenais les pensées une par une. Et je travaillais dessus. J'étais moins à l'écoute des sensations. Les méditations marchées étaient les plus difficiles. J'étais dans ma tête plus que dans mon corps. Je m'en voulais et m'en voulais encore plus de m'en vouloir... Culpabilité.


Jour 3 : les projections positives


Étrangement il y a une progression logique bien qu'inattendue. Après une journée 2 particulièrement décourageante, la journée 3 fut très agréable bien que difficile aussi sur le plan méditatif. La fin du séminaire approchant, je commençais à me projeter dans l'avenir, positivement certes, cela était très stimulant intellectuellement. Mais j'identifiais de nouveau l'ombre implacable de mon ego. Je pensais à mon retour chez moi, à retrouver mes proches, ce que j’allais mettre en pratique pour vivre mieux ensemble. A l’application dans ma pratique de la méditation. A l’article que j’allais écrire sur mon blog, les photos que j’allais y mettre. Comment en parler. A mon avenir tout court, mes projets, mes envies. Et là, boum. J’étais en plein dans l’avidité, le désir, le fameux désir sensuel et ça c’est mal (non on ne juge pas, alors on dira que ce n’est pas souhaitable).

De même, il a fallu prendre de la distance vis-à-vis de mes pensées, ne pas me laisser entrainer par elles. Revenir chaque fois au souffle ou au pas que j’étais en train de faire. Arrivée en fin de journée, le niveau d’énergie diminuant, l’esprit s’apaise également un peu, et la méditation du soir était particulièrement sereine. Je sentais déjà poindre la fin du séminaire, avec un peu d’appréhension et de tristesse, et en même temps « attachement c’est pas bien » comme disait mon guide Sri Lankais lors d’un voyage il y a bien longtemps de cela.

Jour 4 : Fin de quelquechose

Je ne me posais plus la question de « tenir », j’étais déjà dans une certaine tristesse de partir. Assez partagée en fait entre la joie de l’effort accompli et la fin de quelquechose. Enfin il fallait terminer. Dû aux contraintes de voyage du guide, nous avons terminé un peu plus tôt, soit juste après le déjeuner. Lequel était « parlant », ce qui était assez drôle car ayant perdu l’habitude d'échanger au repas on se surprenait à rester en silence et à se concentrer de nouveau sur les sensations. Enfin tout le monde semblait enchanté de sa retraite. Les plus expérimentés comme les « nouveaux ». Je raccompagnais une autre méditante à la gare d'Epernon avant de reprendre ma route, toujours sous le soleil par les chemins verts de Rambouillet.


Le retour à la vraie vie


Le retour à la réalité fut assez rapide mais pas trop difficile : mes enfants étaient heureux de me retrouver et mon mari que je prenne le relais après 5 jours à gérer tout tout seul. Et puis la vie a repris tranquillement. Cette retraite a été extrêmement riche et m'a permis d'approfondir non seulement ma pratique mais surtout ma connaissance de moi même (paradoxalement vu qu'il n'y a pas de moi ???), enfin je me comprends. Cela m'a aidé à y voir plus clair sur mon projet de vie et je recommande à toute personne désireuse de se retrouver, et de vivre une intériorité, une spiritualité, libéré des contraintes du monde extérieur.

En conclusion une expérience très riche, un maitre Ajahn Tiradhammo très intéressant, drôle, vivant et sage à la fois! Une ambiance de bienveillance et de respect réciproques!


Voilà, j'espère que mon récit vous aura donné envie d'observer encore plus vos sensations, et la nature de vos pensées lors de la méditation. Et qui sait, nous nous croiserons peut être lors d'une retraite future!


Il y aurait tellement de choses à rajouter mais j'y reviendrai car 5 jours d'intériorité, ça ne se résume pas comme ça!





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